Avancer au large et jeter nos filets …
Éditorial de février 2025
En cette année jubilaire, nous sommes appelés à être des pèlerins d’espérance. Pour saint Luc, dès l’appel de ses premiers disciples, Jésus leur demande d’avancer au large. « Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s’écarter un peu du rivage. Puis il s’assit et, de la barque, il enseignait les foules. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : « Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche« » (Lc 5,3-4). Partir dans la confiance, sans craindre les flots, pour jeter les filets, malgré les nuits de pêche infructueuse, telle est la mission que le Seigneur confie à ses disciples.
« Pèlerins d’espérance », cela nous rappelle que nous sommes des voyageurs, et dans ce voyage, l’espérance est à la fois ce qui nous pousse à nous mettre en marche et l’ancre qui nous permet de tenir bon même quand la mer est houleuse. Toute cette année, nous sommes donc invités à redécouvrir notre condition de peuple en marche avec le Seigneur, comme autrefois les fils d’Israël en marche vers la terre promise.
J’aimerais, une fois de plus, évoquer cette fête qui, dans le livre du Lévitique, marque le début de l’année jubilaire. « Vous compterez sept semaines d’années, c’est-à-dire sept fois sept ans, soit quarante-neuf ans. Le septième mois, le dix du mois, en la fête du Grand Pardon, vous sonnerez du cor pour l’ovation ; ce jour-là, dans tout votre pays, vous sonnerez du cor. Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé : chacun de vous réintégrera sa propriété, chacun de vous retournera dans son clan. » (Lv 25,8-10).
S’il est aujourd’hui reconnu qu’en Israël autrefois l’année commençait après la récolte, en automne, l’année jubilaire semble s’ouvrir, non pas le premier jour du mois, mais le jour du grand pardon. Ce jour est un jour de chômage complet, de pénitence et de jeûne qui comportait une assemblée au Temple et des sacrifices particuliers dont la visée était de rendre le peuple, ses prêtres et le Temple, purs devant Dieu ; un jour de pardon et de réconciliation. Ainsi, en entrant dans l’année jubilaire, chacun est libéré de ses dettes, pardonné de ses fautes et appelé à commencer une nouvelle vie.
Comment ne pas redécouvrir cette caractéristique de l’année jubilaire, qui commence par la réconciliation, et essayer de nous alléger afin d’aller au large ? Entreprendrezvous une démarche de réconciliation ? Pardonnerez-vous aux autres leurs fautes ? Réchaufferez-vous vos relations avec les autres et avec Dieu ? Ferez-vous la démarche d’aller (en pèlerinage) vous recueillir, avec d’autres, dans un des lieux de ressourcement ? Nous vous y encourageons et notre Unité Pastorale mettra tout en œuvre pour vous y accompagner.
En octobre 2024, notre conseil pastoral a essayé de répondre à l’invitation du pape François à nous mettre « en route avec espérance » en regardant les signes d’espérance dans la vie de notre Unité Pastorale et en faisant des propositions pour aller de l’avant. Le samedi 15 février prochain, le conseil pastoral se réunira pour poursuivre ce travail, car cette année jubilaire est également celle au cours de laquelle nous devons renouveler nos équipes (Equipe d’Animation Pastorale et Conseil Pastoral) en leur donnant un souffle nouveau et de nouveaux projets pastoraux.
J’invite donc tous les chrétiens de notre UP à implorer la grâce de Celui qui nous dit : « Moi, je connais les projets que je forme à votre sujet – oracle du Seigneur –, projets de paix et non de malheur : je vais vous donner un avenir et une espérance. » (Jr 29,11).
Notre marche ne sera pas facile chaque jour, mais comme nous dit le pape saint Jean-Paul II : « Il faut que, dans la conscience de chaque être humain, se fortifie la certitude qu’il existe Quelqu’un qui tient dans ses mains le sort de ce monde qui passe, Quelqu’un qui détient les clés de la mort et des enfers, Quelqu’un qui est l’Alpha et l’Oméga de l’histoire de l’homme, qu’elle soit individuelle ou collective ; et surtout la certitude que ce Quelqu’un est Amour, l’Amour fait homme, l’Amour crucifié et ressuscité, l’Amour sans cesse présent au milieu des hommes ! » (Entrez dans l’espérance, p. 321). Alors, allégeons-nous et pleins d’espérance, avançons au large !
Abbé Louis Wetshokonda