Une année avec saint Luc
Éditorial de décembre 2024
Ce premier décembre, premier dimanche de l’Avent, nous débutons l’année liturgique C. En effet, l’Église nous propose chaque année de nous pencher sur le témoignage de l’un des évangélistes (Matthieu, Marc et Luc) et nous fait méditer celui de Jean chaque année pendant certains temps forts, notamment en périodes de Noël et de Pâques.
Cette année liturgique C, nous nous laissons conduire par saint Luc qui se propose, dès le début de son œuvre, d’écrire pour l’ami-de-Dieu (Théophile) un exposé suivi de ce qui s’est passé depuis le début, c’est-à-dire depuis la venue du Christ (Lc 1,1-4). Cette œuvre, saint Luc la compose en deux volumes. Dans le premier, il parle de tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le moment où il commença, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel, après avoir, par l’Esprit Saint, donné ses instructions aux Apôtres qu’il avait choisis (Ac 1, 1-2), c’est l’évangile qui porte son nom. Et dans le deuxième volume, il poursuit son récit en racontant les premières années de l’Église naissante. Il s’agit du livre des Actes des Apôtres dans lequel on découvre comment se réalise la promesse faite par le Christ : « vous allez recevoir une force quand le Saint-Esprit viendra sur vous ; vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).
Ces deux volumes font partie d’une œuvre unique qu’il convient de lire l’un à la suite de l’autre pour essayer de comprendre comment la mission du Christ se poursuit à travers ses disciples guidés par l’Esprit Saint. Chaque année, notamment pendant le temps pascal, l’Église nous fait lire la quasi-totalité du livre des Actes des Apôtres.
Là, on comprend comment ce qui aurait pu rester un groupe religieux à l’intérieur du Judaisme est devenu une communauté universelle, ouverte aux hommes et femmes du monde entier.
Essayez cette année de lire en entier l’évangile selon saint Luc ! C’est sûr que vous ne serez pas déçus. Vous serez notamment touchés par la joie qui s’en dégage et par le regard plein d’amour et de tendresse que le Christ porte sur notre humanité, malgré nos péchés et nos échecs.
Rien qu’au début du récit, tout commence au temple, lieu de prière et de louange, c’est là que Zacharie reçoit l’annonce de la naissance de son fils Jean (dont le nom signifie « Dieu fait grâce »). Quand Marie va à la rencontre d’Élisabeth, nous assistons à une explosion de joie : Jean bondit dans le sein de sa mère, Élisabeth dit ses paroles d’action de grâces et Marie chante le Magnificat. Peu après, Zacharie chante et bénit le Seigneur, à la naissance de son fils Jean Baptiste. Dans la nuit de Noël brille une grande lumière et les anges entrainent les humains à chanter gloire à Dieu et paix aux hommes. En outre, qui dira la joie qui inonde le cœur de Siméon et Anne quand ils accueillent l’enfant Jésus au temple ! Et le temps me manque pour évoquer la joie du retour de l’enfant prodigue et la fête qui s’en suit, celle du berger retrouvant la brebis perdue, celle de la dame retrouvant sa pièce de monnaie ou la joie qu’il y a au ciel lorsqu’un seul pécheur se convertit, et plus encore la joie de Pâques.
Luc est connu pour nous faire gouter à la tendresse de Dieu en Jésus-Christ. Cela serait peut-être dû à son regard de médecin (Col 4,14), mais pour lui, Jésus est celui qui prend soin, guérit et relève. Il porte un regard de compassion et d’amour envers les pécheurs, les pauvres, les personnes fragiles dont les veuves, les orphelins. Avec délicatesse, il nous apprend que Jésus avait également des disciples femmes (Lc 8,1-3). Jusqu’au bout, Jésus sauve, et le larron crucifié avec lui en a fait l’expérience. Jésus est le médecin venu chercher les malades. Il est la miséricorde même venu à la rencontre de notre misère.
Et si l’évangile nous montre déjà Jésus allant à la rencontre des étrangers, les non-juifs, c’est dans les Actes des Apôtres que l’on voit à quel point Dieu n’exclut personne (Ac 10,28.34-35). Envoyés par le Christ, les disciples doivent en témoigner partout.
Alors, oserons-nous ouvrir notre Bible cette année pour parcourir au moins l’évangile selon saint Luc ? Si vous n’avez pas de Bible, vous pouvez en trouver une sur internet et même des applications. Je vous conseille AELF. Vous pouvez aussi reprendre les feuilles de lectures après la messe pour poursuivre votre méditation. Des groupes de partage de la parole de Dieu sont également actifs autour de nous et vous pouvez vous renseigner au centre pastoral pour y participer.
Rien de tel que le témoignage de saint Luc pour nous accompagner tout au long de cette année de grâce 2025 ! Bon début de l’Avent et belle préparation à la venue du Seigneur !
Abbé Louis Wetshokonda