2025, une année jubilaire
Éditorial de janvier 2025 de l’abbé Louis
Depuis que le pape Boniface VIII a proclamé l’année 1300 année jubilaire, la tradition s’est installée dans l’Eglise de célébrer le jubilé chaque 50e année et même chaque 25e année. Certains d’entre nous se souviennent du grand jubilé de l’an 2000. Mais la tradition de l’année jubilaire vient de plus loin.
Nous sommes habitués à la semaine de 7 jours dont 6 de travail et 1 de repos, appelé dans la Bible jour de Sabbat. Dans l’Ancien Testament, au livre du Lévitique, on propose une organisation des années sur le modèle des jours de la semaine : six années de travail et une année de repos appelée année sabbatique. Puis, l’on va plus loin en proposant qu’après avoir célébré 7 fois l’année sabbatique, c’est-à-dire à la 50e année, on célèbre l’année jubilaire. Cette année jubilaire est donc vue comme le prolongement du jour du Seigneur, un sabbat qui dure une année, un temps pour que l’homme et la création entière retrouvent la liberté et vivent dans le repos et la communion à Dieu.
« Vous compterez sept semaines d’années, c’est-à-dire sept fois sept ans, soit quarante-neuf ans. Vous ferez de la cinquantième année une année sainte, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Ce sera pour vous le jubilé. Cette cinquantième année sera pour vous une année jubilaire » (Lv 25, 8…11)
Dans le Nouveau Testament, Jésus, à la synagogue de Nazareth, proclame qu’il est venu « annoncer une année favorable accordée par le Seigneur » (Lc 4,19). Une annonce qui rappelle la proclamation de l’année jubilaire, année où tout le monde recouvre sa liberté et sa dignité d’enfant de Dieu. Au verset précédent, Jésus dit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, et aux aveugles qu’ils retrouveront la vue, remettre en liberté les opprimés » (Lc 4,18).
Dans l’Ancien Testament, l’année jubilaire commence le jour du grand pardon où le grand-prêtre prononce, au nom de Dieu, le pardon de tous les péchés du peuple. Pour nous chrétiens, cette année commencera à Noël, et cela n’est pas anodin. Saint JeanPaul II nous a invités à « garder le regard fixé sur Jésus, visage humain de Dieu et visage divin de l’homme » (Angelus du 11 janvier 2004). Il n’y a pas de meilleur moment que Noël pour réaliser combien est grand l’amour qui pousse Dieu à entrer dans notre histoire ainsi que la dignité infinie que cela donne à l’humanité.
Cette année 2025 célèbre également les 1700 ans du concile de Nicée (325), premier grand concile œcuménique qui nous a transmis le Credo que nous redisons notamment le dimanche affirmant que Jésus, le Fils unique de Dieu, conçu du Saint-Esprit, est né de la Vierge Marie.
En nous invitant à célébrer cette année jubilaire, le pape François nous invite à la renaissance et au renouvellement de notre foi, et surtout à être partout des « Pèlerins d’espérance ». « Le Jubilé de l’Espérance et l’anniversaire de Nicée nous replacent devant la fascinante beauté de Dieu qui s’incarne, qui s’abaisse et sollicite notre liberté » (les évêques de France). Que ce Jubilé nous aide à raviver notre foi au Christ Sauveur et à retrouver le sens de la fraternité.
Nous pouvons choisir de vivre n’importe quel jour comme un dimanche, mais ne vivons pas le dimanche comme n’importe quel autre jour de la semaine. 1 Profitons de cette année jubilaire pour vivre à fond ce que l’Eglise nous offre pour nous rapprocher du Seigneur et témoigner de lui autour de nous.
Belle et sainte année 2025 à chacun.e et au monde qui nous porte !
Abbé Louis Wetshokonda